L’Uzbekistan fait face à des défis majeurs en matière de gestion de l’eau et de sécurité industrielle, exacerbés par un climat aride et une population en croissance. Dans ce contexte, le pays s’engage à renforcer son cadre de protection contre la pollution accidentelle de l’eau avec l’appui de l’UNECE et de la Suisse. Cette collaboration vise à mettre en œuvre des mesures essentielles pour garantir l’accès à des ressources en eau sûres et optimiser la sécurité au sein de ses installations industrielles.
EN BREF
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Renforcement de la sécurité hydrique et industrielle en Ouzbékistan
Dans un contexte où l’eau devient une ressource de plus en plus précieuse, l’Ouzbékistan fait face à des défis majeurs en matière de gestion de l’eau. Grâce au soutien de l’UNECE (Commission économique pour l’Europe des Nations unies) et de la Suisse, le pays met en œuvre des initiatives visant à renforcer la sécurité hydrique et industrielle, tout en protégeant ses ressources en eau contre les pollutions accidentelles. Le projet en cours vise à assurer un accès à de l’eau potable sûre et à améliorer la gestion des déchets, tout en relevant les défis liés à un changement climatique croissant et à une population en pleine croissance.
Les défis de la gestion de l’eau en Ouzbékistan
L’Ouzbékistan, en tant que pays enclavé doublement, est particulièrement vulnérable aux tensions liées à l’eau. Environ 80 % de ses ressources en eau proviennent de pays voisins, rendant la gestion de cette ressource d’autant plus complexe. Actuellement, le pays se classe au 34ème rang des pays les plus stressés par l’eau dans le monde, une situation qui est aggravée par un climat aride. L’accès à l’eau potable est limité, surtout dans les zones rurales où seulement 71 % de la population a accès à cette ressource, en contraste avec 89 % en milieu urbain.
Les données témoignent d’une situation alarmante : uniquement 32 % des eaux usées domestiques sont traitées de manière sécurisée. Les prévisions concernant la croissance démographique donnent également le frisson : d’ici 2030, la population ouzbèke pourrait atteindre près de 40 millions d’habitants, ce qui augmentera encore la pression sur les ressources en eau.
Les effets du changement climatique
Le changement climatique intensifie déjà ces défis en réduisant les précipitations, en abaissant le niveau des rivières et en augmentant les événements extrêmes. Les basins de Syr Darya et Amu Darya sont particulièrement impactés, avec une diminution prévue des volumes d’eau de 10-15 % et 30-40 % respectivement d’ici 2025. Ce contexte oblige le gouvernement à trouver un équilibre entre le développement industriel, notamment de l’industrie minière, et la protection des ressources en eau.
Le rôle du projet en coopération avec l’UNECE
Face à cette situation critique, l’Ouzbékistan, en collaboration avec l’UNECE et avec l’appui financier de l’Agence suisse pour le développement et la coopération, a lancé un projet qui vise à renforcer l’action en matière de gestion de l’eau, d’assainissement et de protection contre la pollution accidentelle des ressources en eau. Ce projet comprend notamment l’adhésion et la mise en œuvre de deux instruments clés de l’UNECE : la Convention sur les effets transfrontaliers des accidents industriels et le protocole sur l’eau et la santé.
La Convention sur les accidents industriels a pour but de prévenir les accidents industriels et de limiter leurs impacts, garantissant ainsi la protection des personnes, des écosystèmes et des économies. De son côté, le protocole sur l’eau et la santé prône une gestion durable de l’eau, accès à l’eau potable, et une protection accrue des ressources en eau contre la pollution, dans le but d’éviter les maladies d’origine hydrique.
Les réunions du Groupe de travail interinstitutionnel
Dans le cadre de ce projet, le Groupe de travail interinstitutionnel (IIWG) sur la sécurité des résidus miniers et la prévention de la pollution de l’eau a tenu sa deuxième réunion le 9 avril 2025. À cette réunion, des représentants des autorités gouvernementales en matière de ressources en eau, de santé, d’assainissement et de sécurité des résidus, ainsi que des opérateurs, des universitaires et des ONG, ont pris part à un examen des avancées et à la définition des prochaines étapes.
Monsieur Iskandar Qutbiddinov, Vice-ministre de l’Écologie, de la Protection de l’environnement et du Changement climatique de l’Ouzbékistan, a souligné l’importance de la participation de l’Ouzbékistan aux conventions internationales, y compris la Convention d’Aarhus et son ambition d’intégrer la Convention sur les accidents industriels. Ces discours ont été renforcés lors du récent Sommet UE-Asie centrale et du Forum climatique de Samarkand.
Feuille de route et plans d’action
Le Groupe de travail, qui regroupe différents secteurs, a également adopté une feuille de route pour l’adhésion de l’Ouzbékistan à la Convention sur les accidents industriels, marquant ainsi une avancée importante vers une meilleure sécurité industrielle et une coopération transfrontalière. On a également discuté d’un cadre pour un plan d’urgence commun pour le bassin de la rivière Syr Darya, destiné à renforcer la prévention et la réaction face aux accidents industriels et liés aux résidus.
Progrès réalisé sous le Protocole sur l’eau et la santé
Les participants ont également mis en avant les progrès réalisés sous le Protocole sur l’eau et la santé, auquel l’Ouzbékistan a adhéré le 26 décembre 2023, devenant ainsi le premier pays d’Asie centrale à rejoindre cet accord. Au cours de la réunion, les avancées depuis l’adhésion ont été acceptées, notamment la préparation d’une analyse nationale de référence sur l’eau, l’assainissement, l’hygiène et la santé. Ce travail fondamental aidera à identifier les priorités et à fixer des objectifs nationaux intersectoriels conformes aux dispositions du Protocole, contribuant ainsi à la protection de la santé publique et à l’assurance d’un accès à de l’eau potable.
L’engagement du gouvernement et de la communauté internationale
Le Vice-ministre a précisé que « l’adhésion pionnière de l’Ouzbékistan au Protocole sur l’eau et la santé parmi les pays d’Asie centrale reflète l’engagement ferme de notre gouvernement à améliorer l’accès à de l’eau potable sûre et à renforcer l’approvisionnement en eau et l’assainissement pour tous nos citoyens. »
La prise de parole de M. Andrin Fink, Responsable de la coopération à l’Agence suisse pour le développement et la coopération, a également mis en lumière la fierté de soutenir le Groupe de travail interinstitutionnel sur la prévention de la pollution de l’eau et la sécurité des résidus en Ouzbékistan. Il a affirmé que « Cette initiative témoigne du pouvoir de la coopération internationale face aux défis environnementaux. En travaillant ensemble, nous pouvons protéger les ressources en eau de l’Ouzbékistan, améliorer la sécurité industrielle et construire un avenir durable pour la région. »
Des perspectives d’avenir prometteuses
Enfin, la réunion a adopté le plan de travail du Groupe interinstitutionnel pour la seconde moitié de l’année 2025, réaffirmant que la coopération entre les secteurs et les partenaires reste essentielle pour relever les défis liés à l’eau et à la sécurité industrielle en Ouzbékistan. Nul doute que l’effet combiné de ces efforts, la volonté affichée par le pays et le soutien international conduira à des progrès significatifs et durables dans la gestion de l’eau et la protection de l’environnement.
Renforcement de la sécurité hydrique et industrielle en Ouzbékistan
Domaines d’intervention | Actions clés |
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Accès à l’eau potable | Amélioration de l’accès pour 89% de la population urbaine et 71% de la population rurale. |
Gestion des déchets domestiques | 32% des eaux usées domestiques traitées de manière sécurisée. |
Coping avec le changement climatique | Préparation pour une baisse des volumes d’eau dans les bassins de Syr Darya et Amu Darya de 10-40% d’ici 2025. |
Sécurité industrielle | Mise en œuvre de la Convention sur les accidents industriels pour prévenir les accidents. |
Collaboration internationale | Partenariat avec l’UNECE et l’Agence suisse pour le développement. |
Plan de contingence | Création d’un cadre pour un plan de contingence dans le bassin de la rivière Syr Darya. |
Engagement gouvernemental | Promotion de l’adhésion de l’Ouzbékistan à des protocoles d’eau et de santé. |
Renforcement des capacités | Formation et dialogue entre les secteurs pour renforcer la résilience sociétale. |
FAQ: Sécurité Hydrique et Industrielle en Ouzbékistan
Quelles sont les principales préoccupations en matière de gestion de l’eau en Ouzbékistan ?
L’Ouzbékistan est confronté à des défis majeurs en matière de gestion de l’eau en raison de son climat aride et de la dépendance à des sources d’eau transfrontalières. Environ 80 % de ses ressources en eau proviennent de pays voisins, et le pays classé 34ème parmi les pays les plus affectés par le stress hydrique.
Quel est l’impact du changement climatique sur la situation de l’eau en Ouzbékistan ?
Le changement climatique aggrave les problèmes liés à l’eau, entraînant une réduction des précipitations, une baisse des niveaux des rivières et une augmentation des événements extrêmes. Les volumes d’eau dans les bassins du Syr Darya et de l’Amu Darya devraient diminuer de 10 à 15 % et de 30 à 40 % d’ici 2025.
Quelles mesures prend l’Ouzbékistan pour améliorer la sécurité hydrique ?
En coopération avec l’UNECE et le soutien financier de l’Agence Suisse de Développement et de Coopération, l’Ouzbékistan met en œuvre un projet visant à renforcer l’action sur l’eau et l’assainissement, tout en protégeant les ressources en eau contre la pollution accidentelle.
Quels instruments internationaux l’Ouzbékistan adopte-t-il dans ce cadre ?
Le pays travaille sur son adhésion et sa mise en œuvre de deux instruments clés : la Convention sur les Effets Transfrontaliers des Accidents Industriels et le Protocole sur l’Eau et la Santé. Ces instruments visent à prévenir les accidents industriels et à promouvoir une gestion durable de l’eau.
Quels sont les objectifs de la réunion du Groupe de Travail Interinstitutionnel le 9 avril 2025 ?
Lors de cette réunion, les représentants des autorités gouvernementales, des opérateurs, du milieu académique et des ONG se sont réunis pour examiner les progrès réalisés et définir les prochaines étapes du projet, notamment la sécurité des résidus miniers et la prévention de la pollution de l’eau.
Pourquoi l’adhésion de l’Ouzbékistan au Protocole sur l’Eau et la Santé est-elle significative ?
Cette adhésion est notable car l’Ouzbékistan devient le premier pays d’Asie Centrale à rejoindre cet accord, ce qui témoigne de son engagement envers l’amélioration de l’accès à l’eau potable et aux services d’assainissement pour tous ses citoyens.
Quel rôle joue la coopération internationale dans ces initiatives ?
La coopération internationale, notamment par le biais d’initiatives comme celle de l’Agence Suisse de Développement et de Coopération, joue un rôle crucial en soutenant les efforts de l’Ouzbékistan pour résoudre les défis environnementaux et renforcer la sécurité des ressources en eau.